Distanciation sociale puis travail hybride obligent : l’environnement numérique où baignent les actifs s’est largement ouvert, l’ordinateur à domicile en devenant partie intégrante. Ce n’est pas sans poser des difficultés en matière de productivité, de cybersécurité ou tout simplement de bien-être des collaborateurs… 3 thématiques auxquelles peuvent conjointement répondre le service formation et la DSI…
La récente étude NinjaRMM relayée par ITSocial est sans appel.
L’environnement numérique des télétravailleurs s’est considérablement complexifié : 38 % des salariés interrogés déclarent utiliser un plus grand nombre d’appareils qu’avant la crise ; quant à l’augmentation des logiciels et des services utilisés dans le cloud, elle est constatée par 44 % des répondants ! La question se pose ici de la compatibilité des appareils utilisés, des applications qui y sont installées, de la synchronisation des données et des tâches : en passant d’un appareil à l’autre, est-ce que je m’y retrouve facilement ? La DSI a-t-elle prévu d’homogénéiser l’expérience d’utilisation ? On peut en douter au vu d’un résultat étonnant : 36 % des télétravailleurs ont dû s’équiper par eux-mêmes…
De ces constats, il découle que la productivité est mise à mal - 57 % des répondants affirmant consacrer hebdomadairement plus de deux heures sur des problèmes informatiques. Une des principales externalités traditionnellement attendue de la formation — sa contribution à la performance opérationnelle des collaborateurs — trouve donc un vrai sujet dans la nécessaire adaptation des salariés à ce nouvel environnement numérique. Il s’agit bien d’accroître rapidement le niveau de productivité des télétravailleurs dans leur usage durable des outils mixtes (bureau, domicile). Le plan de formation 2022 ne devrait pas manquer de refléter cette priorité, pas toujours sérieusement prise en compte : se contenter de donner accès à une plateforme collaborative accompagnée de contenus pédagogiques digitaux en libre-service, c'est un premier pas, mais un peu court.
D’autres enjeux de formation viennent compléter ce paysage. D’abord, la séparation entre vie privée et vie professionnelle. On sait qu’il y va de la santé mentale des télétravailleurs, on sait aussi que les risques de confusion sont réels… (18 % des télétravailleurs ont installé un jeu sur leur appareil professionnel) ! Ensuite, question cruciale individuellement et collectivement, la formation doit renforcer la cybersécurité des salariés et de l’entreprise. Comme on vient de l’évoquer, la décentralisation du système d’information, la complexité des nouveaux environnements numériques, l’irruption d’appareils à double usage (privé, professionnel), le silence parfois de la DSI, sinon son retard dans l’actualisation des outils et pratiques, ont poussé 41 % télétravailleurs à contourner les politiques de sécurité existantes dans leur entreprise.
Résumons. La performance opérationnelle des télétravailleurs passe largement aujourd’hui par la maîtrise d’un nouvel environnement numérique, amélioré et standardisé (outils, applications, processus) par la DSI ; maîtrise à laquelle la formation doit contribuer. Ce sujet est connexe de celui de la cybersécurité qui suppose la mise en œuvre d’un large plan de sensibilisation, mené en partenariat avec la DSI : il existe de multiples offres de formation en ligne en la matière, couplée à des modalités d’accompagnement (le e-coaching par exemple) et l’on ne compte plus les outils auteur à même de spécifier les réponses au contexte de l’entreprise. Dans le même mouvement, le sujet du bien-être pourra être, lui aussi, traité par la formation, car il ressort en partie du bon usage (privé, professionnel) des appareils à domicile et de l’aisance des télétravailleurs dans leurs tâches au quotidien.
Ces trois sujets — productivité, cybersécurité, bien-être — gagneraient bien sûr à être traités dans le même temps et en cohérence, dans une vision holistique du travail hybride. Par ailleurs, ils offrent l’opportunité d’une collaboration rénovée entre la DSI et le service formation.
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